Le chaud et le froid ! C’est la partition jouée par 3M France dans le département du Val d’Oise. Après un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) en 2017 qui a abouti à la suppression de 270 emplois et à la fermeture de l’usine de Beauchamp (95) fin décembre 2019, 3M vient d’inaugurer son nouveau siège social France à Cergy. Le groupe a signé avec VECTURA une promesse de vente de la propriété de Beauchamp qui devrait être effective fin 2019.
Vendredi 11 septembre, s’est tenue une réunion entre la « Direction 3M France » et les organisations syndicales représentatives (FO, CFTC et CFE-CGC)
La Direction veut diminuer l’effectif et mettre en place un plan de départs volontaires de 36 postes dans un accord de Gestion PREVISIONNELLE des Emplois et des Compétences (GPEC).
Après analyse d’un certain nombre de données, dont la pyramide des âges par business, la discussion s’engage sur les motivations et la vision de la Direction sur la façon d’appliquer les mesures qu’elle propose.
D’abord, cette gestion dite prévisionnelle n’a rien de prévisionnelle puisqu’elle ne fait que répondre à une injonction de la Direction U.S. et doit se faire assez rapidement.
Un plan similaire avait déjà été fait en 2018, sans accord avec les organisations syndicales avec la même urgence.
Dans les plans de départs volontaires, ceux qui sont volontaires peuvent partir, même s’ils n’étaient pas impactés sur leurs postes, si l’entreprise considère que l’un des salariés impactés à le profil du poste qui se libère, moyennant si besoin de la formation. Un jeu de chaises musicales.
Là, ce qui se dégage dans ce plan n’est visiblement plus cela.
Ce n’est qu’au bout de près de deux heures de questions/réponses que la Direction dit clairement que les échanges entre les business ne seront pas faciles car la nouvelle organisation mondiale travaille avec des patrons de business au niveau mondial sans vraie volonté de transfert d'un business à un autre.
Et à la vue de la pyramide des âges par business, il est évident que dans chaque silo impacté, il n’y aura que peu de possibilité. Le jeu de chaises musicales n'est visiblement plus possible depuis les U.S.
Autre point sensible, aucun critères sociaux n’est donnés, entre deux candidats sur un poste libre, le salarié de 30 ans et celui de 55 ans sont au même niveau, cela alors que tout le monde sait qu’il est plus difficile voire impossible de retrouver un job après 54 ans, pas non plus de critères familiaux, la femme seule avec enfants est sur le même risque que le couple sans enfant.
Seuls comptera donc, la notation, le feeling, les connaissances, peut-être même l’esprit de courtoisie du salarié avec la hiérarchie…
Ce plan de départs volontaires risque bien de compter un grand nombre de volontaires d’office dont 3M ou quelques sombres patrons de business, auront voulu se débarrasser à bas coûts.
Nous sommes donc dans une négociation ou les représentants de la Direction ne peuvent pas assurer le minimum de droits aux salariés, de devoirs imposés aux patrons comme c’était le cas dans d’autres plans de départs volontaires, bref, ce n’est pas une Direction avec une capacité de négocier.
Ce que Force Ouvrière attend d’une Direction en négociation, c’est qu’elle indique justement la direction que l’entreprise va donner, des engagements clairs sur le traitement social des cas dans le reclassement, avec un barème de priorité…
Devant nous, nous avons une Direction qui ne sait que répéter GPEC, qui ne donne aucune direction autre que le sens du vent soufflé par les patrons de business aux US…
… Et lorsque la seule chose qu’indique une Direction est le sens du vent, c’est qu’elle ne sert que de girouette !
En France, les lois de la République sont votées par des représentants du peuple et non par des patrons de Business. Nous vérifierons avec nos avocats si les choses se font dans le respect de ces lois…
Affaire à suivre donc.
En l’absence d’un accord de méthode, les pseudos négociations devront se finir avant fin septembre.
2018, 2020… où s’arrêteront les saignées ? Le siège est-il le nouvel Eldorado des chasseurs de coûts ?...