Bonimenteur : Personne qui tient des propos trompeurs et habiles.
Lors des sept réunions que la Direction a organisé sur le site de Beauchamp, la Direction à mise en avant des choses pour tenter de rassurer les personnels.
Nous contestons ces arguments:
L'activité Tapes n'était plus rentable :
L'activité de découpe et conditionnement des rubans adhésifs a été mise en situation de perte et fragilisée par les décisions et l'obéissance de nos Directions : petit rappel C.E. extraordinaire du 5 octobre 2012
3M investit 4 millions d’euros sur le site, cela prouve sa volonté.
Les dépenses aujourd'hui évoquées par la Direction sont les massicots et le système de Post-It à l'eau
Ceux qui ont un peu de mémoire se rappellent de la remise en état de l’apprêteuse des abrasifs. 3M France a rénovée un matériel lourd juste avant qu’il parte pour le Brésil. L’addition avait pourtant été salée.
L’investissement n’est jamais une garantie, les machines sont délocalisables.
Pour les massicots, 3M ne pouvait plus reculer l’investissement, les Wohlenbergs étaient usées jusqu’à la limite. Songez que ces massicots tournent en 3x8 avec des cadences qui sont aussi mauvaises pour les machines que pour les tendons et le dos des salariés. Les fournisseurs de matériel le disent eux-mêmes (Entendre les paroles de Mr Vignot, ancien Directeur du site.au début de la Vidéo : ici )
Pour le passage en eau du Post-It, il y a déjà bien longtemps que nos concurrents (comme Bic) font de la note repositionnable à base eau. L’investissement n’est donc qu’une mise à la norme par rapport à la corporation US et à la concurrence.
L L'éponge 3 couches et le Super Sticky comme moteurs du site :
Nos ventes s’érodent sur les produits dits « basiques », devenus trop chers par rapport à la concurrence.
La solution proposée par la Direction serait donc de mettre des produits encore plus chers dans les rayons de la grande distribution. L’argumentaire étant de dire que l’innovation va faire revenir les consommateurs vers notre marque et bénéficier ainsi également aux productions basiques de la gamme. Une sorte de réflex pavlovien.
C’est tout de même une image assez étrange de la grande majorité des consommateurs. Si le client achète une éponge peu chère, c’est d’abord parce que le pouvoir d’achat contraint oblige à des choix. L’éponge 3M justifie-t-elle qualitativement la différence de prix avec sa concurrente principale ?
Nous remarquerons que l’éponge concurrente est produite en France à Beauvais, pas en Asie et que pour le PDG de Spontex, l’éponge a de l’avenir en France. Lire l’article que nous faisions paraitre : ici
La logique de la Direction 3M ne tient pas non plus pour le Super Sticky.
Notons que la vision de l’innovation dans le comité de Direction n’est pas une vision partagée de la même manière par tous les membres. Lors d’un C.E. il y a quelques temps, deux membres du comité de Direction sont intervenus, l’un nous a expliqué que l’innovation était l’avenir, sans développement économique autre que la lutte contre l’érosion de la marque, l’autre membre du comité de Direction est intervenu ensuite pour nous expliquer que 92% des éponges vendues sur le marché est de l’éponge basique avec un grattoir vert et qu’il ne fallait pas avoir une vision démesurée de l’innovation… Ces deux là gèrent la même entreprise… Peu rassurant
L’industrie Automobile pour relancer le site :
3M souhaite donc travailler pour l’industrie automobile avec des films conçus spécialement pour ce marché.
D’abord, ces films ne seront pas fabriqués et encollés à Beauchamp. Cela réduit donc l’usine à être un prestataire d’habillage des pièces. A ce jeu là, la valeur de la tâche est donc réduite.
Nous fréquentons régulièrement en stages interprofessionnels à F.O., des salariés issus d’entreprises sous-traitantes de l’industrie automobile. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces prestataires là sont forts éloignés des normes 3M en termes de rentabilité et de marge.
Croire que 3M margera fortement sur l’activité de dépose du film, c’est un peu croire au Père Noël ! La marge se fera lors de l’achat du film à la filiale 3M qui produit ce film.
Que 3M, avec son Centre Technique invente les machines capables de déposer le film parfaitement sur les pièces est une chose. Le choix reste donc pour 3M :
Soit d’être le vendeur du film et des machines de dépose pour les sous traitants de l’automobile, avec des marges de vente traditionnelles à 3M.
De devenir un exécutant direct d’une industrie qui chasse tous les coûts et qui laisse souvent ses sous-traitants dans des situations financières précaires, avec des marges des plus faibles.
A votre avis, vers où notre Direction va-t-elle nous entrainer….
Notons que d’autres produits pour l’automobile ont été développés à Beauchamp et sont produits en Pologne.
Conclusion :
Les sept réunions de la Direction n’ont trompé que peu de personnes. La crédulité a ses limites.
Il y a une page officielle du site de 3M qui démontre le désengagement de 3M.
Il y manque quelques dates :
1984 : production des Post-It sur l’usine de Beauchamp
1992 : Fermeture de l’usine IGT de Beauchamp
2002 : Fin de la production d’abrasifs à Beauchamp
2005 : Fin de l’activité connecteurs sur Beauchamp
2009 : Fin de l’activité Post-It Imprimés sur Beauchamp
2009 : Fermeture d’une partie de l’usine de Pithiviers
2010 : Filialisation du centre de S.O.A. dans une convention collective inférieure.
2013/2014 : Fin de la production de rubans adhésifs à Beauchamp.
Malgré l’amnésie de la Direction sur ces dates, le fichier montre un changement évident de stratégie de la part de 3M, à partir de l’an 2000.
La page officielle 3M est ici
3M n’investit plus dans ses propres usines en France, elle fait son marché…