L'image d'une tour vomissant le béton et la ferraille, illustre parfaitement l'Agonie du salariat de 3M France.
Derrière l'image de cette tour, se cache un énième départ de salariés.
44 d'entre eux devront partir pour le 31 décembre 2020. 5% d'un effectif de site qui s'étiole d'année en année.
Le scénario beauchampois se reproduit ici.
Il parait que c'est du départ volontaire... Mais cela ne change rien à la perte de savoir, à la destruction du travail en France, et donc à la destruction de nos droits sociaux.
Combien de suppressions d'emplois ont constitué le niveau de chômage actuel ?
On nous l'a dit en CSEC (Comité Social et Économique Central), nous allons être plus présent sur les marchés avec moins de vendeurs sur le terrain... Nous allons être proches des clients en retirant les techniciens d'application qui les formaient... Ce genre de phrases, nous les entendons depuis 20 ou 25 ans, durée pendant laquelle 3M France SAS n'a cessé de perdre de l'emploi.
Nos "dirigeants" qui s'en tirent souvent avec des postes en Suisse ou à "West-Med" (structure France, Espagne, Portugal et Maghreb), nous assurent pourtant que 3M France est et reste grande... Ils paraphrasent ainsi Jacques Prévert pour qui "Paris est tout petit, c'est là sa vraie grandeur"...
Nous serions plus grand, plus haut et plus fort en nous diminuant.
Les saignées de salariés qui se succèdent ne rendront en rien l'entreprise plus vive, tout comme celles pratiquées sur Louis XIV n'ont en rien sauvé la vie du Roi Soleil, ou celles des simples travailleurs de 3M Beauchamp...
Mais où allons nous... Où nous emmène l'entreprise ?
Il est probable que, comme disait Einstein, on ne résolve pas les problèmes avec les modes de pensée qui les ont créé. Alors, à la longue litanie des plans de départs, volontaires ou contraints, se succèderont d'autres départs...
Le Télétravail fait depuis des mois ne démontre t-il pas que l'activité principale d'un siège social peut se faire ailleurs ?
La réponse semble évidente... Alors soit la France récupère le travail de l'Espagne et du Maghreb, soit c'est l'inverse... A votre avis, pour une entreprise qui ne fait que chasser les coûts depuis 20 ans, dans quel sens iront les emplois ?
Ne blâmons pas 3M plus qu'une autre entreprise, elles appliquent toutes les règles d'une mondialisation ou les salariés avec des droits sociaux sont perdants, chassés en tant que coût et socialement dévalués... La solution ne saurait donc venir du mode de pensée mondialiste à l'origine du problème, et ces multinationales sont par essence mondialistes.
Salariés de 3M, ne vous demandez pas si votre poste sera supprimé, mais plutôt à quelle échéance il le sera.
C'est dans ce contexte que nous avons signé l'accord de Rupture Conventionnelle Collective (RCC) qui permettra, nous l’espérons, d'accompagner les salariés vers d'autres rives. Ce n'est en rien une approbation des suppressions d'emploi.
Nous signerons aussi l'accord temporaire de GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences), tout en regrettant que ce dispositif vienne surtout accompagner la Gestion Prévisionnelle d'Externalisation des Compétences. Cet outils devrait servir à faire fonctionner l'ascenseur social dans l'entreprise et non à gérer le déclenchement des sièges éjectables...
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Merci à Bruno pour m'avoir autorisé d'utiliser sa photo.