A travers les attentats du 13 novembre, c’est à notre République que les terroristes se sont attaqués. Depuis plusieurs années, la pression exercée sur les représentants de l’état montre ses limites. Beaucoup d’heures avec peu de moyens, voilà la gestion faite depuis des lustres par les politiques des uns et des autres.
Certes, ce gouvernement avait décidé d’embaucher un millier de fonctionnaires pour le renseignement. Mais faire des fiches « S » est une chose, encore faut-il ensuite que l’information soit utilisée par les services de police ou de gendarmerie. Or les effectifs ont été largement diminués avec le regroupement de ces deux corps. Dans ses effectifs, il y a bien évidemment la partie visible, ceux qui sont dans les rues, mais aussi toute la partie non visible, celle qui traite les informations, qui tape les rapports. Les moyens en voitures et en équipements ont été réduits. Bref, ce sont des forces de l’ordre amoindries qui doivent faire le travail pour le transmettre ensuite à la justice.
Or, la justice a elle aussi été victime des politiques d’austérité successives.
Avec les réformes de la justice, la fermeture de tribunaux, la diminution des effectifs de « petites mains » qui font avancer le travail des juges, c’est tout le système judiciaire qui s’est en partie paralysé. On a de moins en moins poursuivit les délinquants pour désengorger le système, jusqu’à ne plus être crédible. Traducteurs non déclarés, manques de moyens y compris d’encre dans les copieurs etc…
Pour autant, la partie non paralysée de la justice a fait son travail et fini par condamner les crimes les plus lourds en envoyant les criminels en prison.
Mais c’est oublier que le système carcéral a également été victime du dogme de l’austérité. La France brille par son manque de place en prison. Alors nous sommes passés par la case laxisme, remettant les délinquants en liberté, masquant ainsi les manques de moyens des uns et des autres. Les bracelets électroniques remplaçants la prison et ses gardiens, en fermant les yeux sur le fait que peu de bracelets sont réellement efficaces.
On a également dépouillé les douanes, malgré les hausses de trafics d’armes, de contrebandes, de drogues et de terroristes. Les postes frontières ont été supprimés pour faire place à la volante, avec une couverture très parcellaire. Avec Schengen, notre sécurité tient donc à la qualité des douanes de Grèce. (Ces dernieres ayant subi encore plus que nous l'austérité)
Pour avoir laissé dériver depuis des décennies ces fonctions, nous devons donc appeler à la rescousse l’armée.
C’est oublier que l’armée aussi a subi des baisses fortes d’effectifs et de moyens. Avec la fermeture de nombreuses casernes, le maillage n’est plus assuré sur l’ensemble du territoire. Difficile donc de devoir venir en renfort avec un effectif réduit, alors que cet effectif est déjà engagé sur de nombreuses missions externes.
Ainsi, on nous le dit déjà : « il y aura d’autres attentats… »
Heureusement, ce 13 novembre, l’Hôpital Public a répondu avec efficacité à ses attaques en réagissant parfaitement. Pourtant, lui aussi à été grandement touché par les plans successifs d’économies…
C’est oublier que les attentats se sont produits à Paris, ville ou il y a le plus d’hôpitaux. Que ce serait-il produit dans une ville moyenne de province ?
On peut faire la même remarque pour les pompiers. Ceux de Paris sont des professionnels. Comment aurait été gérée la situation en province avec des pompiers bénévoles ?
Lorsque les choix de la finance l’emportent sur les choix politiques, c’est le peuple qui paye les pots cassés.
Redisons le haut et fort : Il n’y a pas de République sans service public.
Parce que la sécurité des citoyens est une responsabilité de l’Etat.